Ces dernières années, la Mouche Soldat Noire (Hermetia illucens) s’est affirmée comme une source de protéine innovante pour le secteur de l’alimentation animale, notamment grâce à sa composition nutritionnelle remarquable. À son stade larvaire, la Mouche Soldat Noire est riche en protéines et en acides aminés essentiels pour l’alimentation des animaux. Elle est également riche en lipides et en acides gras essentiels, favorisant la croissance et le bon développement. Des études récentes ont parallèlement mis en évidence la présence de peptides antimicrobiens dans sa composition, démontrant ainsi son potentiel dans la réduction des pathogènes. Au-delà de ses atouts nutritionnels, son potentiel repose sur sa rapidité d’élevage et son faible impact environnemental. Avec un cycle de vie court, elle peut être élevée à partir d'une variété de co-produits issus de l’agriculture. La production de la mouche soldat noire s’inscrit ainsi dans un modèle d’économie circulaire permettant la bioconversion de matières organiques. Comparativement aux protéines animales traditionnelles comme le poulet ou le poisson, ainsi qu'aux protéines végétales telles que le soja, sa production entraine moins d’émissions de CO2, et nécessite moins d’eau et de terres. Cette caractéristique en fait une option attractive pour une alimentation animale plus durable et respectueuse de l'environnement.
La demande en protéines est en augmentation, et devrait augmenter de +30% d’ici à 2032 (source FAO). Mais nous le savons, la production de protéines dans le monde a un impact considérable sur notre environnement. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en France, l’agriculture représente à elle seule presque 20% des émissions de Gaz à Effet de Serre (source Citepa). Pour réduire l’impact environnemental de l’agriculture, d’autres alternatives protéiques animales sont indispensables. L’insecte en fait partie !
Pour les volailles, les porcins et les poissons d’élevage, la mouche soldat noire présente des intérêts nutritionnels en tant qu’alternative aux protéines actuellement utilisées. Elle peut être utilisée dans leur alimentation sous forme de larve, de farine ou d’huile. En aquaculture notamment, la demande en aliments devrait croître dans les années à venir pour faire face à la croissance de la consommation. Aujourd’hui, ce sont principalement des aliments de sources marines qui sont utilisés, mais nourrir du poisson avec du poisson n’est pas une solution durable sur le long terme. La farine d’insecte peut être incorporée au régime alimentaire des espèces élevée et supplémenter la farine de poisson actuellement utilisée, contribuant ainsi à réduire la surpêche et la pression sur les stocks de poissons sauvages.
Dans l’univers du petfood également, la mouche soldat noire s’est fait une place. Les attentes des propriétaires d’animaux de compagnie évoluent : ils recherchent des ingrédients adaptés à la santé de leurs animaux à quatre pattes, et des recettes plus durables. Cela reflète une prise de conscience écologique essentielle. Sous forme de larve séchée pour les volailles domestique, ou intégrée à des croquettes et à des friandises pour nos chats et chiens, la mouche soldat noire est déjà intégrée à l’alimentation des animaux de compagnie.
Ces dernières années, on a observé une avancée significative de la législation et un développement conséquent de filières de productions en Europe, permettant l’intégration progressive du marché de l’alimentation animale. Mais l’industrie doit encore améliorer sa production et ses technologies à grande échelle pour généraliser l’utilisation d’insecte en alimentation animale. Un travail de communication reste également à mener pour promouvoir positivement la production d’insecte, et permettre d’ouvrir encore le champ des applications. À la Compagnie des Insectes, nous œuvrons dans ce sens afin de faire de l’insecte un incontournable de l’alimentation animale.