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La mouche soldat noire (Hermetia illucens), souvent appelée par son nom anglais "BSF" (Black Soldier Fly), représente une opportunité majeure pour répondre aux enjeux environnementaux et agricoles actuels. Cette filière de bioconversion permet de valoriser les coproduits agricoles et biodéchets en produisant des protéines animales pour l’alimentation animale et des fertilisants naturels. En cela, elle s’inscrit pleinement dans les modèles d’économie circulaire et contribue à renforcer la durabilité des filières agricoles et agroalimentaires.
Cependant, malgré ses atouts indéniables, cette industrie émergente se heurte encore à des défis techniques, économiques et réglementaires. Chez La Compagnie des Insectes, nous relevons ces défis grâce à une approche technologique innovante, basée sur :
- Un élevage horizontal thermorégulé, adaptable à toutes les infrastructures existantes.
- Une robotisation avancée pour maximiser l’efficacité opérationnelle.
- Une anticipation des évolutions réglementaires pour positionner la filière sur le long terme.
Le défi : Les larves de BSF nécessitent un environnement spécifique favorable à leur développement : températures de 27 à 35°C et une humidité environnante suffisante pour éviter un assèchement excessif de leur milieu de vie (substrat). Dans les modèles verticaux conventionnels, ces conditions sont assurées par des systèmes HVAC énergivores (chauffage, ventilation, climatisation et traitement de l’air), qui entraînent des coûts élevés, particulièrement dans des contextes d’inflation énergétique ou de climats défavorables.
Notre approche :
- Contrairement aux fermes verticales, notre système thermorégulé horizontal assure le maintien des conditions optimales directement au contact du milieu de vie (substrat). Ainsi, notre système est déployable dans tout bâtiment couvert existant sans nécessiter une étanchéité à l’air : hangars, serres agricoles, bâtiments d’exploitation. Cette flexibilité réduit les coûts d’investissement liés aux infrastructures spécifiques.
- Grâce à un système de capteurs intelligents, nous régulons en temps réel, de manière localisée et individualisée à chaque lot de production, les paramètres thermiques des substrats pour éviter les surconsommations d’énergie.
- En optimisant de façon passive nos pratiques d’élevage (fréquence de nourrissage, densité de production, taux d’humidité d’aliment), nous limitons les besoins énergétiques tout en assurant un environnement idéal pour les larves.
Cela permet de démocratiser l’élevage de BSF en le rendant économiquement accessible pour des exploitations de toutes tailles, tout en minimisant son impact environnemental.
Le défi : La productivité des larves dépend fortement de la qualité et de la composition des intrants. Bien que la BSF soit capable de valoriser une grande variété de matières organiques, certains coproduits posent des problèmes techniques et logistiques :
- Des matières trop fibreuses compliquent la séparation des larves et du frass, ralentissant ainsi le processus.
- La variabilité des flux (humidité, teneur en nutriments) peut affecter la croissance des larves.
- La réglementation impose des restrictions strictes sur l’utilisation de certaines matières, exigeant des garanties en termes de traçabilité et d’hygiène.
Notre solution :
- Collaborer avec les acteurs des filières agricoles et agroindustrielles pour sélectionner des coproduits locaux adaptés à nos procédés.
- Prétraiter les intrants : Grâce à des systèmes de broyage et d’homogénéisation, nous préparons les matières organiques pour assurer une alimentation régulière et optimale des larves.
- Respecter les exigences réglementaires pour garantir la sécurité sanitaire des flux entrants et une production de haute qualité.
Cette approche circulaire et locale nous permet d’optimiser les ressources disponibles tout en renforçant la durabilité de notre modèle.
Le défi : Bien que limité, l’élevage de BSF peut faire face à des risques biologiques pouvant affecter la sécurité de l’activité (larves, personnel...). La maîtrise de ces risques est d’autant plus importante avec la densification des élevages. Un manque de biosécurité peut compromettre la productivité des larves et la qualité des produits finis.
Notre approche :
- Élevage compartimenté : Notre modèle horizontal permet de segmenter les phases de production, limitant ainsi les risques de contamination croisée.
- Visibilité et accès direct à tous les lots de production à tout moment permettant un contrôle accru.
- Protocoles de nettoyage et d’hygiénisation stricts, avec des cycles réguliers pour assurer un environnement sain.
- Suivi des paramètres environnementaux individualisé lot par lot en temps réel pour garantir une sécurité optimale à chaque étape du processus.
Cette rigueur permet d’assurer une production stable et conforme aux exigences sanitaires, tout en optimisant les rendements.
Le défi : Les fermes traditionnelles en bacs plastique reposent soit sur des opérations manuelles lourdes soit sur des systèmes logistiques adaptés coûteux. Ces contraintes limitent la productivité et augmentent les coûts d’exploitation.
Notre solution :
- Suppression des bacs : Notre modèle horizontal évite les manipulations physiques et les déplacements de bacs, réduisant ainsi les tâches répétitives.
- Motorisation simplifiée : Nos robots motorisés automatisent l’alimentation quotidienne des larves, la récolte, le tri des larves et la gestion générale des flux, permettant de maximiser la productivité avec un minimum d’intervention humaine.
- Optimisation des cycles : L’automatisation permet un fonctionnement continu, augmentant ainsi l’efficacité opérationnelle.
Cette innovation technologique assure une production fiable, scalable et économiquement performante.
Le défi : Le frass est reconnu comme un fertilisant efficace. Cependant, bien qu’il présente également des propriétés méthanogènes prometteuses, son utilisation dans les procédés de méthanisation demeure officiellement interdite à ce jour. En France, pour être commercialisé en tant que fertilisant, le frass doit obtenir une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) car il ne correspond ni à une norme nationale ni à une Catégorie de Matières Constitutives (CMC) définie au niveau européen. Ce processus d’AMM s'avère complexe, long et coûteux, ce qui peut constituer un frein à son développement. L’utilisation des larves en alimentation animale pour les volailles et les porcs est autorisée sous forme vivante mais reste interdite sous forme entière déshydratée. Les protéines animales transformées (PAT) d’insectes sont autorisées en alimentation tous monogastriques, pisciculture (poissons) incluse.
Notre engagement :
- En tant que membre actif de l’IPIFF, nous participons activement aux discussions pour faire évoluer ces restrictions réglementaires.
- Perspectives à court terme : Une évolution de la définition des PAT pourrait permettre l’inclusion de larves déshydratées broyées en tant que PAT, élargissant le champ d’application du produit.
- Valorisation du frass : Malgré les contraintes, nous promouvons ses atouts agronomiques pour l’agriculture durable, en travaillant avec différentes filières.
Chez La Compagnie des Insectes, nous relevons les défis de l’élevage de la BSF grâce à notre technologie horizontale, automatisée et thermorégulée. En travaillant sur l’optimisation des intrants, la maîtrise des conditions environnementales et la gestion des contraintes réglementaires, nous positionnons l’élevage de BSF comme une solution clé pour l’avenir. En combinant innovation, compétitivité et durabilité, nous accompagnons la transition vers une agriculture circulaire performante et contribuons à bâtir un modèle alimentaire plus résilient et respectueux des ressources naturelles.
